Le restaurant

Je pousse la porte du restaurant São Paulo. Un restaurant brésilien ? Ça n'en a pourtant pas l'air : pas de déco de carnaval ni de caïpirinha, simplement de la viande, beaucoup de viande au menu. J'interroge le serveur :

— « Pourquoi le restaurant s'appelle ainsi ? »

— « Parce que toute la viande vient du Brésil, me répond-il. Nourriture garantie avec OGM, élevage contrôlé de A à Z par des ingéleveurs expérimentés, traitement avec des antibiotiques dernière génération. De la top qualité, quoi ! »

Gloups. Ca me fait moyennement saliver...

— « Et, sinon, comment va la forêt amazonienne ? », je tente de blaguer.

— « La forêt ? Il y a une forêt au Brésil ? », s'étonne sincèrement le serveur.

Lorsque mon entrecôte arrive, maigre et sèche, servie avec une épaisse bouillie de soja, le serveur me présente ses excuses.

— « Désolé, monsieur, on est en restriction d'eau, on n'a pas pu rallonger la bouillie autant que d'habitude, ce sera un peu sec. »

Le restaurant Le São Paulo. Du vin de Cambridge

La viande vient du Brésil...

D'après le rapport annuel sur les perspectives agricoles de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour la période 2015-2024, le Brésil va devenir le premier exportateur agricole au monde. Aujourd'hui en deuxième place derrière les Etats-Unis, il devrait les dépasser d'ici à 2024. « En 2024, plus de la moitié des exportations mondiales de sucre proviendront du Brésil, chiffrent l'OCDE et la FAO. Le Brésil sera aussi devenu à cette date le premier exportateur mondial de viande bovine et de poulet, avec des parts d'exportation respectives de 20 % et de 31 %. »

La forêt amazonienne...

L'augmentation de la surface des terres arables et des pâturages s'est faite en partie au détriment de la forêt : « La superficie totale déboisée en Amazonie est passée de 43 millions d'hectares en 1990 à 75 millions en 2010 », rappelle le rapport sur les perspectives agricoales de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Un verre de vin de Cambridge...

D'après une étude publiée dans le journal de l'Académie des sciences des Etats-Unis, le changement climatique devrait bouleverser la carte du vignoble mondial : les zones propices à la culture de la vigne, qui sont actuellement les régions connaissant des températures moyennes comprises entre 10 et 20°C (Europe, Californie, Australie, Afrique du Sud, Amérique du Sud) pourraient diminuer de 73 % dans le pire scénario de réchauffement. Le sud de la France (vallée du Rhône) et les régions méditerranéennes (notamment la Toscane), ainsi que le Bordelais pourraient devenir inhospitaliers pour la vigne, tandis que des régions septentrionales comme le nord de la France, le sud de la Grande-Bretagne ou le nord-est de l'Europe (Allemagne, Pologne) pourraient se transformer en régions viticoles.