— « Vous êtes prévenu. Bon courage pour le retour », me lance le vieil homme...
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Rencontre avec un scientifique
J’arrive à l’adresse indiquée dans mon carnet. La porte s’ouvre brutalement. « C’est vous l’envoyé climatique? », me jette le vieux scientifique. « Suivez moi ». Le vieil homme me fait entrer dans sa petite maison : un ours polaire naturalisé trône dans l’entrée.
— « C'était le dernier ours blanc du monde. Il n'en existait plus à l'état sauvage depuis les années 2050, mais nous avions réussi à en conserver quelques-uns dans des parcs climatisés. Malheureusement, la priorité a été donnée à la climatisation des logements et nous avons dû fermer tous les parcs. Les animaux sont morts. » Nous arrivons dans son bureau.
— « Alors, vous avez apprécié votre voyage ? », me demande le vieux d'un ton ironique.
— « J'ai été impressionné par l'ampleur des dégâts. Je savais bien que le changement climatique nous réservait de mauvaises surprises, mais pas si graves et pas ici à Paris. »
— « C'était précisément le but de ce voyage : vous faire toucher du doigt les conséquences de ce que vous êtes en train de faire. En tant qu'historien du climat, je ne comprends pas comment les hommes ont pu rester les bras croisés devant les dangers qui s'annonçaient. Si en 2015, vous aviez su qu'une guerre se préparait… Vous l'ignorez, mais mon père a eu le prix Nobel de la paix en 2046 pour son rôle dans la fin de la guerre mondiale. Celle de 2039-2045. »
— « Qui opposait qui à qui ? »
— « Pour simplifier, qui opposait les pays qui avaient de l'eau à ceux qui n'en avaient plus. Assez bavardé, je vais vous renvoyer en 2015 mais avant, je vais vous montrer quelque chose qui intéressera sûrement vos contemporains. Vous avez vu les effets du changement climatique à Paris, mais savez-vous qu’ailleurs c’est encore pire ? Regardez ce que sont devenus tous les animaux magnifiques que vous connaissiez. »
Le dernier ours blanc...
D'après une étude de l'US Geological Survey, les deux tiers de la population d'ours polaires pourraient avoir disparu à l'horizon 2050 à cause de la fonte de la banquise arctique et d'un manque de nourriture.
La guerre de 2039-2045...
Dans une étude publiée par la revue Science, des chercheurs ont démontré une corrélation entre les événements climatiques extrêmes (sécheresses, canicules, inondations…) et les conflits ou actes violents perpétrés dans le monde. Le changement climatique pourrait augmenter le risque de guerre civile « de plus de 50 % dans beaucoup de pays », estiment les chercheurs. L'accès à l'eau est souvent un déclencheur de conflits entre pays, rappelle l'Unesco.
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