Le camp de réfugiés

La femme m'entraîne dans un dédale de cabanes et d'abris de fortune qui occupent toute la rue. Elle me fait entrer sous sa tente, et m'invite à m'asseoir par terre. Elle montre un passeport : elle vient du Bangladesh. Son adresse indique qu'elle habitait à Dacca, la capitale.

Dans un français approximatif, la jeune femme explique que sa famille vivait au bord de la mer, mais qu'ils ont dû quitter leur région quand les champs qu'ils cultivaient ont été recouverts par l'océan. Ils sont allés vivre à Dacca, puis elle et son mari ont quitté le Bangladesh après plusieurs inondations consécutives qui les ont laissés sans abri, sans travail et sans espoir pour leurs enfants. Ici, elle n'a pas de travail et vit dans des conditions très précaires mais, au moins, elle a un toit et n'a pas peur tous les jours de voir ses petits emportés par une coulée de boue.

Une jeune femme originaire du Bangladesh. Un passeport bangladais. Le Bangladesh victime d'inondations. Une carte de rationnement d'eau potable.

Ils ont dû quitter leur région...

Le Bangladesh est un des pays les plus exposés au changement climatique. Déjà régulièrement soumis à des inondations, le pays devrait être encore plus souvent sous les eaux avec le passage de tempêtes plus violentes et la fonte des glaciers de l'Himalaya.

Ils ont quitté le Bangladesh...

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) estime que la montée du niveau des mers pourrait entraîner une perte allant jusqu'à 20% du territoire bangladais, obligeant 15 millions de personnes à migrer.

Elle interrompt son récit, elle doit maintenant aller à la distribution d'eau quotidienne : chaque famille a droit à un litre d'eau pour quatre personnes. Je la prends en photo et la remercie pour ce témoignage.