Un café, s'il vous plaît ?

À mieux y regarder, il n'y a pas que les ibis qui détonnent dans ce jardin : au lieu des chênes, des hêtres et des marronniers, des palmiers et des cactus trônent sur le sol nu, sans pelouse. Quelques photos de son jardin version 2100 devraient faire plaisir au Président. Je pousse une grille et me retrouve dans la rue.

Les bâtiments gris et austères que je connaissais sont toujours là. Encore plus gris, encore plus tristes : tous les stores, rideaux et volets sont fermés. Dans la rue, aucun piéton à l'horizon.

Les jardins de l'Elysée en Novembre 2100. Des cactus dans les jardins de l'Elysée. Une canette de Chimicola.

Des ibis...

Les ornithologues ont étudié les effets du changement climatique sur les zones où vivent différents oiseaux. « Certaines espèces africaines devraient coloniser l'Espagne et le sud de la France, explique Frédéric Jiguet, ornithologue au Muséum national d'histoire naturelle. En France, les espèces nordiques seront de moins en moins présentes tandis que les espèces méditerranéennes vont remonter vers le nord : la fauvette mélanocéphale par exemple est déjà arrivée en Côte-d'Or. » Les migrations des oiseaux devraient aussi s'adapter aux changements climatiques. « C'est déjà le cas de cigognes ou d'hirondelles qui passent l'hiver en France et survivent car les températures restent douces », poursuit Frédéric Jiguet.

Des palmiers...

D'après un rapport de l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc) publié en décembre 2014, les espèces d'arbres françaises seront impactées par le changement climatique, qui « devrait se traduire à terme par un réarrangement progressif de leur répartition géographique. Ainsi l'augmentation des températures permet aux espèces de s'installer plus au Nord ou plus en altitude. » Par exemple, le pin maritime, originaire de climats chauds pour notre pays (Aquitaine et zone méditerranéenne), devrait prospérer dans la moitié nord de la France, précise le rapport et les zones climatiquement favorables au chêne vert devraient s'étendre.

Du café...

D'après une étude scientifique publiée en 2012 dans Plos One, la culture de l'arabica pourrait être compromise dans de nombreuses régions du globe à cause du réchauffement climatique. Représentant 70% du café cultivé dans le monde, l'arabica est très sensible au climat. Les chercheurs ont estimé que d'ici à 2080, les zones propices à sa culture pourraient diminuer de 80 à 100%.