« Fun, chevaleresque et destiné aux enfants »
Au fil de ces escales, Callisto coche, une à une, les cases correspondant aux stars qu’elle rêvait de côtoyer. Georges Lucas himself, puis J.J. Abrams, le réalisateur du Réveil de la force … « J’ai fait les plus belles rencontres de ma vie grâce à cette passion », reconnaît la jeune femme dont le sac en bandoulière n’est pas sans rappeler celui de Chewbacca dans la première trilogie.
Le parcours est atypique, l’histoire de Callisto est, elle, beaucoup plus classique. Elle appartient à la deuxième génération de fans. Nés trop tard pour voir les films au cinéma, mais biberonnés aux rediffusions et multiples rééditions. Quand elle voit pour la première fois à la télévision l’épisode IV Un nouvel espoir, Callisto n’a pas encore perdu toutes ses dents de lait. L’image, elle, est restée gravé à jamais. « C’est l’un de mes plus beaux souvenirs avec les films de Charlie Chaplin. » Parmi les personnages qui la captivent, Han Solo, évidemment. Mais aussi, plus surprenant dans un film de science-fiction, la princesse Leïa. « Elle prouvait que les filles n’étaient pas que bonnes à jouer à la poupée ou à rester derrière les fourneaux. Qu’elles peuvent tomber amoureuses tout en sachant défendre et incarner une autorité. »

On s’est tous imaginé en chevalier Jedi
Callisto, fan de Star Wars
« Star Wars, c’est trois choses : fun, chevaleresque et destiné aux enfants, décrypte à ce sujet Patrice Girod, spécialiste français de la saga. Pour ce faire, Lucas s’est appuyé sur les travaux de Joseph Campbell, qui prouve que tous les mythes suivent la même structure. Il ne fait que nous raconter une trajectoire à la Ulysse. » Avec Luke Skywalker dans le rôle du héros chargé de mener son odyssée aux confins d’une galaxie très, très lointaine.
« On s’est tous imaginé en chevalier Jedi », confirme Callisto dont c’était, logiquement, le premier costume. Adolescent confronté à des choix de destinée importants, le personnage de Luke fait directement référence à ce qui attend le jeune public dans le futur. C’est d’ailleurs la seule crainte de Callisto : que ses futurs enfants et autres Padawans ne partagent pas son univers. Une chose est sûre : ils auront droit à une grosse séance de rattrapage.
Callisto dans son costume de Twi’lek, lors de la Comic Con Paris, en octobre dernier.
« J’ai créé tout un personnage avec un background. C’est elle qui garde les bêtes de compagnie de Jabba le Hutt. Seulement, contrairement à d’autres, ce n’est pas une esclave. »
J.J. Abrams, réalisateur de l’épisode VII, à Anaheim en avril dernier.
« On venait présenter le speeder au staff de Lucasfilm. Je voulais faire un clin d’œil à un ami, superviseur son chez Bad Robot, l’entreprise créée par J.J. Abrams. L’échange n’a duré qu’un bref instant, mais il était très sympa. »>
Dans l’atelier des « Prospectors », à 20 minutes de Lille (Nord).
« Chacun travaille sur son personnage, mais quand on a besoin, il y a toujours quelqu’un pour aider. Personnellement, le latex sur les appendices de ma Twi’lek m’a vraiment donné du fil à retordre. En plus de ça, il faut compter plusieurs heures de maquillage. »
Tout le monde aura reconnu Jabba le Hutt.
A côté de la grosse limace, Callisto incarne Boushh.
« Leïa revêt la tenue du chasseur de primes dans Le
Retour du Jedi pour s’infiltrer dans le palais de Jabba. Pour moi, ce personnage
est vraiment important. Une princesse qui sauve son mec, c’est assez rare. »
Le speeder qu’elle a construit avec son équipe.
« On est deux équipes à travailler ensemble. La Belgian Costume Division réalise tout ce qui est mécanique, alors que les Prospectors, dont je fais partie, sont plus spécialisés dans l’organique, les personnages, etc. »
On lui doit la bande-son de Star Wars, Indiana Jones et Wall-E.
« Ben Burtt est un magicien. Je l’ai rencontré sur la Star Wars Celebration Europe 2, en 2013. Il m’a raconté comvment il avait recréé le bruit des charges sismiques que lance Obiwan Kenobi, quand il est pourchassé par Jango et Boba Fett dans l’épisode II. En fait, il a tiré à la chevrotine et, récupéré le son à l’intérieur de la chambre du canon, qu'il a ensuite allongé et retouché. »
Le speeder de Rey qu’on aperçoit dans la bande-annonce de l’épisode VII
« Le club a directement demandé les plans du speeder à Lucasfilm. Il a fallu près d’un mois non-stop de travail dessus, et 5.000 € de matériel pour le reproduire fidèlement. Mais ça valait le coup, il a fait un carton à la Star Wars Celebration d’Anaheim et à la Comic Con de San Diego (Etats-Unis). Je n’ai pas participé à sa construction. Moi, je ne fais que prendre la pose dessus ! »