J’arrive à l’adresse indiquée dans mon carnet. La porte s’ouvre brutalement. « C’est vous l’envoyé climatique? », me jette le vieux scientifique. « Suivez moi ». Le vieil homme me fait entrer dans sa petite maison : un panda naturalisé trône dans l’entrée.

— « C'était le dernier panda du monde. Il vivait dans un parc zoologique français, mais quand la Chine a cessé ses programmes de conservation au moment de la Grande conquête de l'ouest, nous n'avons plus trouvé de nouveaux individus pour reproduire l'espèce. Celui-ci était un mâle qui a eu une vie bien solitaire », souffle le scientifique avant de m'interroger.

— « Alors, vous avez apprécié votre voyage ? »

— « J'ai été impressionné par tout ce qui a été fait pour s'adapter au changement climatique. Tout le monde a l'air très impliqué. Il y a des efforts à faire, évidemment, mais la vie est plutôt agréable ici. »

— « C'était précisément le but de ce voyage : vous montrer qu'en prenant des décisions courageuses au bon moment, on peut arriver à maîtriser le changement climatique et à conserver un mode de vie agréable. En tant qu'historien du climat, je ne comprends pas comment les hommes ont pu hésiter aussi longtemps. Assez bavardé, je vais vous renvoyer en 2015. Mais avant, je vais vous montrer quelque chose qui intéressera sûrement vos contemporains. Vous avez vu qu’à Paris, les choses n’ont pas trop mal tourné. Mais ailleurs dans le monde, la situation est bien plus critique et les animaux magnifiques que vous connaissez risquent tous de disparaître si nous ne poursuivons pas nos efforts. »