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Jean-Michel Lambert attend, lui aussi, beaucoup de cette nouvelle loi. Magistrat, il vient de prendre sa retraite après plus de quarante années passées à instruire des dossiers pénaux. Parmi eux, celui du «petit Grégory» qui lui vaut toujours aujourd’hui d’être habité par un sentiment de «culpabilité». «J’ai placé en détention provisoire Bernard Laroche pendant trois mois avant de me rendre compte qu’il ne pouvait pas être l’assassin, raconte-t-il. Un mois après sa sortie de prison, il a été tué d’un coup de fusil par le père du petit Grégory qui, lui, le soupçonnait toujours… Que se serait-il passé si je ne l’avais pas incarcéré?»


Nombre de jours passés indûment en prison


Nombre de personnes indemnisées pour de la détention provisoire injustifiée


La question étreint perpétuellement les juges. Surtout les juges de la liberté et de la détention qui ont la lourde charge «d’embastiller» des suspects avant même leur procès. «Ils le font en toute bonne foi selon des règles bien précises, poursuit le juge Lambert. Mais personne n’est à l’abri d’une erreur…» Les chiffres sont là pour le rappeler. En 2012, 464 Français ont été indemnisés pour avoir fait de la prison avant d’être finalement innocentés lors de leur procès. En moyenne, ils ont passé chacun 409 jours derrière les barreaux. Pour rien.

«Les gens n’imaginent pas le nombre de situations critiques qui se cachent derrière les murs des prisons françaises, embraye Sylvain Cormier. Le Projet innocence n’en est qu’à ses balbutiements. Mais si cela fonctionne, nous ne manquerons pas de travail.»


 

Aux Etats-Unis, une étude menée par le chercheur Sam Gross a estimé à 1% la proportion de détenus qui sont en fait innocents. En France, cela représenterait près de 700 personnes.

Angélique, Gérard, Roland et Daniel sont persuadés d’en faire partie.


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